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adopte un poumon...

ou comment j'ai enfin appris à respirer avec un cancer

Cancer et précarité...

Cancer et précarité...

Le parcours santé est parfois mis à rude épreuve pour des raisons diverses lorsque l'on est atteint d'une maladie telle que le cancer.

Pour ma part, me soigner "correctement", aura été souvent comme le parcours du combattant : autant au niveau de la maladie en soi et de son acceptation, que de tout ce qui va autour.

Il faut avoir une vie saine, être bien entouré, se coucher tôt, se reposer, éviter le stress, manger équilibré et de préférence du bio ou des produits un peu plus cher que la moyenne (selon les conseils de David Servan-Shreiber, qui aura pu lutter et ainsi prolonger sa vie de plus de vingt ans face à la maladie, mais sera finalement terrassé par celle-ci, en 2011).

Autant de facteurs "aléatoires" selon la vie que l'on a et les moyens que l'on peut avoir... Selon l'adage, l'argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue largement : croyez-moi !

Lorsque l'on a des revenus modérés, il faut faire preuve de beaucoup d'imagination et d'une sacré dose de courage, pour espérer s'en sortir aussi dignement que n'importe qui. Ma bouée de sauvetage s'appelle Léa et est âgée de 6 ans.

Voici le courrier que j'ai envoyé il y a un peu plus d'un mois au services de sécurité sociale du département, car depuis près d'un an, malgré une prise en charge de mon affection à 100%, je n'ai toujours pas reçu à ce jour, le moindre remboursement pour mes déplacements, car ils m'ont été refusés, j'ai dû faire appel de cette décision et suis actuellement dans l'attente de celle-ci...

Madame, Monsieur,

J’aimerais, par ce courrier, saisir la Commission de Recours Amiable pour les frais de déplacements, jugés non-remboursables.

Depuis le 24 avril 2015, on m’a diagnostiqué un cancer du poumon et suis traitée contre celui-ci à l’hôpital Machin.

Dans un premier temps, j’ai dû attendre jusqu’au mois de juin pour que le 100% maladie dont je bénéficie en tant que malade du cancer, entre en vigueur et ai dû faire face aux différents frais inhérents à mon traitement (prises de sang pratiquées toutes les semaines par une infirmière à domicile, consultations radios, scanner et médicaments), en attendant que celui-ci soit « activé ».

Les traitements à l’hôpital Machin ont débuté le 6 mai 2015, lors de mon hospitalisation de 24h pour ma première chimiothérapie. Il m’a alors été remis un cerfa pour prescription médicale de transport, établi pour des soins itératifs, valables pour une période de 3 mois.

N’ayant jamais eu affaire avec ce genre de document avant (c’est non seulement mon premier cancer, mais également la première fois que je tombe malade et nécessite des soins), j’ai envoyé ce bon de transport complété, à la fin des 3 premiers mois de traitement (correspondant à la première partie du protocole de soins établi par mes médecins), avec tous les documents nécessaires, pour justifier de mes allers/retours et obtenir ainsi leur remboursement.

Selon les conseils que l’on peut trouver sur le site ameli.fr, j’ai préféré l’utilisation de mon véhicule personnel conduit par un ami, par souci d’économies pour les services de l’assurance maladie, plutôt que l’usage de taxi ambulances revenant trop cher, pour me rendre à 50 km de chez moi chaque fois que nécessaire. De même, toujours pour ce même soucis d’économies, plutôt que faire venir une infirmière à mon domicile, j’ai préféré me rendre chaque semaine dans un laboratoire d’analyses.

Seulement, il semblerait que le bon de transport (cerfa n° 11574*03) que l’on m’a délivré au mois de mai, dans le service de l’hôpital dans lequel je suis soignée, ne soit pas le bon.

Selon ce qui m’a été expliqué ce matin au téléphone (alors que l’on m’a renvoyé mon dossier 4 fois depuis le mois d’août jusqu’à fin décembre, me demandant toujours plus de justificatifs et sans jamais évoquer le fait qu’une erreur de bon de transport ait été commise, ni même le fonctionnement ou l’utilisation de ceux-ci…), 3 bons de transports différents existent selon la situation géographique du patient, selon le nombre de transports effectués et que, suivant ces données, un accord préalable doit être passé entre le médecin traitant et le centre de sécurité sociale. Dois-je vous rappeler que dans ce cas bien précis, je suis « le patient » : (ni le médecin, ni la sécurité sociale…) et que par conséquent, si une erreur à été commise, elle n’est pas de mon fait : mais c’est bien moi qui suis pénalisée…

Sachez, que je suis au RSA et dispose de 560€ par mois pour vivre avec ma petite fille. Qu’avec cette somme, je paye mon loyer, mon électricité, le chauffage, l’eau courante et les assurances. Que déduction faite de ces factures, il nous reste la somme de 90€ pour manger, mettre de l’essence dans la voiture et accessoirement nous habiller. Que 90€ pour deux en 30 jours, revient à la somme dérisoire de 3€ par jour pour vivre aussi dignement que possible en étant atteint d’un cancer. Il ne s’agit alors plus de « vie », mais bel et bien de « survie ».

Que si le moral équivaut à 70% de la guérison dans le cadre du parcours santé chez les personnes atteintes d’un cancer, croyez-moi qu’il m’en faut une sacrée dose pour ne pas pleurer et me laisser aller tous les jours depuis près d’un an devant ma petite fille de 6 ans, qui a peur de perdre sa maman.

Qu’il y ait eu une erreur commise à un moment, je l’entends parfaitement, si ce n’est que cette erreur n’est pas de mon fait.

Peut-être que ces formulaires, demandes, justificatifs, cerfa… etc, viennent compliquer plus que de nécessaire des situations qui le sont déjà ? Le fait d’être malade, qui plus est d’une maladie aussi grave, est déjà une épreuve en soi, sans avoir à en rajouter avec de la « paperasse ». Les médecins sont là pour soigner avant tout et quelle perte de temps pour eux comme pour leur patient que de se battre contre une certaine bureaucratie qui se devrait d’être évolutive comme la science et qui au contraire semble ancrée dans des carcans d’un autre âge. Les outils à dispositions sont là, mais ne sont visiblement pas exploités à leur juste mesure…

Pour toutes ces raisons, je vous demanderais de bien vouloir réviser en ma faveur votre décision de non remboursement de ces trajets. Que ma situation autant financière que physique ne me permet pas de demeurer dans cette situation inconfortable.

Vous en remerciant par avance et dans l’attente d’une nouvelle évaluation de mon dossier et d’une décision favorable de votre part, je demeure à votre entière disposition pour tout autre renseignement.

Cordialement.

Oui on aime d'autant plus la vie quand on apprend qu'on est atteint d'une grave maladie, oui on s'y accroche et espérons tous prolonger notre passage sur terre : mais encore faut-il que cette vie soit rose pour s'y accrocher...

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