Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
adopte un poumon...

ou comment j'ai enfin appris à respirer avec un cancer

R.I.P. (Requiescat in pace)... Partie 1

R.I.P. (Requiescat in pace)... Partie 1

Quand j'ai annoncé "officiellement" fin avril 2015 à mon entourage que j'avais un cancer, j'ai eu droit à plusieurs réactions auxquelles je ne m'attendais pas forcément.

Je me rappelle que la première personne à qui je l'ai dit c'est mon amie Céline, je sortais de consultation de pneumologie et je lui ai envoyé un texto :

"Bon ben voilà ma Céline tu es la première au courant... cancer le vilain mot est lâché..."

Je ne voulais surtout pas que mon père l'apprenne par l'intermédiaire d'internet alors j'ai attendu un peu avant d'en parler.

Mon problème majeur était de l'annoncer à Papa. Nous avions perdus Maman 2 ans avant et je ne voulais surtout pas le replonger dans cet enfer ! Il fallait que j'agisse en douceur pour le ménager, mais comment faire avec une telle annonce ? Ce n'est pas dans l'ordre des choses d'annoncer à un parent qu'il est susceptible de nous perdre plus vite que prévu. Ce n'est pas dans l'ordre des choses qu'un parent perde son enfant.

De même, je ne voulais pas dire ce mot "cancer" devant ma petite fille. Elle allait forcément faire le rapprochement avec Mamie... Mamie était partie et comme toutes les mamans dans ces moments, je lui avait promis de ne pas la quitter, de ne pas mourir !

Maman m'avait faite orpheline à 40 ans, comment ma puce de 5 ans pouvait composer avec ça ? Ce n'était pas envisageable.

Pour Papa, j'ai appelé ma sœur. Nous avons pleuré toutes les deux, puis elle m'a dit "Veux-tu que je lui annonce ?", "Oui, je crois que ce serait mieux... S'il veut pleurer, il n'aura pas à le faire devant moi...". Puis Papa m'a appelé, dans un sanglot, il m'a réconforté et m'a dit qu'on allait se battre et que j'allais m'en sortir".

Bizarrement, j'avais l'impression qu'il ne s'agissait pas de moi. Ce n'était pas possible que ça m'arrive à moi !

J'ai repensé à Maman qui m'a dit après son opération du sein : "il fallait qu'ils m'enlèvent cette tumeur et ces ganglions : ce cancer ce n'était pas le mien." Dans la foulée, pour la réconforter, je lui ai annoncé qu'elle allait être mamie. C'était en février 2008... Elle s'est éteinte en juillet 2012 après avoir lutté pendant 4 ans, contre le plus agressif des cancer du sein : le triple négatif.

Je voulais faire un post "drôle" et je me rends compte que cela tourne au tragique, alors, comme depuis le début de cette fichue maladie je n'ai pas l'impression que c'est à moi que ça arrive, je reprends vite ma place de narratrice et vais changer un peu le ton de ce récit !

Alors où en étais-je ? Oui alors, LA mauvaise nouvelle annoncée à ma famille proche : Papa, Grande Sœur et Tatas, je pouvais annoncer à ma famille de cœur : Amis proches et amis virtuels...

Le père de ma fille était avec moi à la consultation. Au début il a eu l'air de tomber du haut de l'armoire puis il à eu l'air d'un zombie jusqu'à notre retour à la maison.

Après un passage à la Walking Dead, on a bu un café et on a élaboré un plan d'attaque...

J'y connais rien en stratégie cancéreuse moi ? Je veux bien me battre mais contre qui, quoi ? Le cancer c'est l'inverse du bifidus actif des yaourts : ce qu'il fait à l'intérieur ne se voit pas forcément à l'extérieur.

J'allais devoir me battre contre un ennemi invisible et sournois de la pire espèce, sans aucune garantie de victoire... ça ne pouvait pas être à moi que ça arrivait, ça non.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article