Je suis amoureux d'une cigarette...

26 Janvier 2016

Jacques Higelin "Cigarette" 1974

"...Tou-te la sainte journée elle me colle au bec..."

ou comment j'ai brûlé ma vie.

Le tabac est arrivé en France avec Christophe Colomb en 1582... Il n'a pas découvert que l'Amérique celui-là, d'ailleurs, j'ai toujours eu dans l'idée que la plupart des choses qui viennent de là bas ne sont pas forcément bonnes... J'aurais dû me méfier !

La cigarette aura été ma compagne 25 années durant soit 1/4 de siècle, ça me fait frémir à chaque fois que je le dis (ou l'écris) !

Pire, lorsqu'on fait le calcul, du temps réel passé à fumer pendant ces 25 années, et bien j'ai juste envie de me dire "en même temps tu l'as bien cherché (limite, bien fait !) ", mais bon, au lieu de cela, je me trouve des excuses aussi bidons les unes que les autres (pas vous ?)...

Ce calcul assez savant (oui j'ai eu 5 en maths au baccalauréat et c'était pour mon humour, alors oui, pour moi c'est un calcul "savant" une simple règle de 3) !

Bref... quand on fait le calcul, en se basant sur un paquet de 20 cigarettes, fumé en 40 minutes (à raison de 2 minutes par cigarette), j'ai passé 3041 jours, soit 8 ans et demi à fumer non stop... et je ne parle même pas de l'aspect financier.

Bon, évidemment c'est une estimation, je n'ai pas commencé à l'âge de 15 ans à fumer un paquet entier, mais j'ai bien dû me rattraper vers 25 ans, quand j'en fumais deux paquets par jour en enchaînant les nuits blanches à bosser ou faire la fête... beurk !

8 ans et demi de perdus et à me bousiller la santé : juste navrant quand je manque de temps aujourd'hui pour faire des choses importantes...

Pourtant, j'ai aimé ça fumer. J'ai même adoré ça ! Et malgré le fait que j'ai arrêté volontairement, avant d'apprendre que j'étais malade, il y a maintenant 1 an, je suis en sursis. L'envie de fumer ne disparait jamais, pire, dans mon cas, mon corps "se souvient" et si j'avais le malheur d'en rallumer ne serait-ce qu'une, le cancer repartirait et des métastases s'installeraient dans tout mon organisme (mais c'est une autre histoire dans l'histoire, que je vous conterait plus tard).

Je crois pourtant que je ne regrette pas d'avoir connu tout ça... Si seulement j'avais su être raisonnable, si j'avais bien voulu m'arrêter plus tôt. Si j'avais fait tous ces calculs "avant" !

Mais avec la clope, il n'y a pas de "si". La conditionnelle n'existe pas : c'est la prison ferme !

Elle s'accroche à toi comme tu t'accroches à elle. Elle est toujours là, fidèle, comme une meilleure amie (qui te poignarde quand t'as le dos tourné bien sûr : ne perds pas ça de vue lecteur !).

Dans les joies, elle est là : "on va en griller une pour fêter ça", avec un bon petit café après le repas : elle est réconfortante, avant de retourner en cours ou au travail : elle te donne des forces, pour affronter une mauvaise nouvelle : elle t'apaise et te calme (eh ! c'est un excitant, comment un excitant aurait ce pouvoir de calmer ? Ça ne t'a jamais posé question ?)...

Au fur et à mesure, les occasions de fumer se multiplient et la cigarette est toujours là, avec le temps elle se fait de plus en plus présente dans ta vie, même quand il n'y a plus rien à "célébrer". Elle devient comme le disait si bien je ne sais plus qui "comme le prolongement de ta main"... Une main assassine.